la série CUT

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Interview exclusive de... Antoine Stip

 

 

 

 

Antoine Stip nous a accordé une longue interview... nous vous proposons d'en découvrir la seconde partie, dans laquelle il nous a fait quelques révélations, notamment quant à la suite de la série !

 

 

 

 

La série est tournée sur l’île de La Réunion. Vous connaissiez déjà cette île ?

 

C’est drôle parce que mon premier vol quand j’étais steward c’était un Paris – Réunion en 1986, et mon dernier vol, un  Réunion – Paris. Et après je fais une série à La Réunion, là on attaque la 3ème saison. J’ai un truc avec cette île.

 

 

 

La saison 3 ?

 

C’est tout récent, vous en avez la primeur. Ça vient d’être signé entre la production et la chaîne. Je sais même ce qui m’attend un peu au début de la saison 3. Par contre, secret oblige, je ne vous  le dirais pas !

 

 

 

. Vous avez tout de suite donné votre accord ?

 

La relation est très forte entre Bertrand Cohen, Stéphane Meunier et les comédiens. Moi mon rêve de comédien c’était d’avoir un rôle récurent dans une série, et de faire du cinéma et du théâtre le reste de l’année. De pouvoir jouer un personnage dans la durée, dans le temps, comme ça.

Cet espèce de J.R. Réunionnais, c’est fabuleux. Je l’adore ce personnage. Je ne veux pas le quitter. Saison 3, même 12… j’y vais.

Malgré le fait que ce soit un méchant, les gens m’adorent. C’est le côté un peu syndrome de Stockholm du spectateur. On aime le méchant… On préfère le méchant au gentil presque, inconsciemment. On se souvient plus de J.R. que de Bobby dans Dallas, et on préfère Joker à Batman.

 

 

 

. Plusieurs comédiens étaient débutants, notamment Sébastien Capgras, qui interprète Jules, votre petit fils dans la série. Il tient pourtant le rôle principal. Cela ne vous avait pas fait un peu peur avant le tournage ?

 

Il y avait une base rassurante pour les comédiens débutants : Ambroise Michel qui a tourné 10 ans dans Plus Belle la Vie, ça vous forme un talent et une exigence professionnelle. Il y avait aussi Julie Boulanger qui travaille depuis plus de 10 ans, et moi-même.  Il y avait donc trois cadres pour lancer l’aventure.

Bertrand Meunier et Stéphane Cohen ont pris l’habitude de lancer des programmes jeunes, avec des comédiens jeunes. Donc, quand on a des comédiens jeunes on ne peut pas exiger d’eux qu’ils aient le CV de Galabru. Ils ont la fraîcheur de leurs débuts.

Quand nous sommes arrivés à La Réunion, on savait qu’on allait travailler avec des acteurs réunionnais. En France, l’artistique est très mal délocalisé. Tout se joue à Paris. En province on ne trouve que des gens qui sont souvent amateurs. Ils sont très bons, mais travaillent dans des théâtres ou des petites productions régionales. On ne pouvait pas trouver de grands CV à La Réunion, mais on a trouvé de TRES bons talents.

 

Il n’y a que Sébastien, qui a été casté pour le rôle de Jules, qui lui n’avait jamais tourné. Mais il a été choisi parmi 200 ou 300 comédiens à Paris, et il s’est imposé. Il avait tout à apprendre, alors on l’a aidé.

Cet amalgame amateurs, métropolitains, réunionnais, parisiens tout ça, ça c’est super bien fait. En plus il n’y avait pas d’affaire d’ego, donc on a scellé une amitié durable et un travail.

 

 

 

Et pour ces comédiens débutants, ça a permis de révélé des vocations… Comme Camille Lherbier par exemple, qui fait maintenant une école de théâtre

 

Oui, ça révèle des vocations. En tournant dans CUT pendant 1 an, 2 ans on s’aguerri. Certains choissent légitimement de continuer dans le travail de comédien.

Mais les carrières artistiques sont éternellement inscrites dans l’incertitude. On ne peut pas savoir ce qu’on fera demain, ni après-demain. Je leur souhaite tous de réussir, mais on ne peut pas prédire ce que la carrière se fera.

Même Jean Dujardin il ne savait pas qu’il allait réussir ! Il n’y a pas plus aléatoire qu’une carrière artistique. Tant mieux d’ailleurs, parce que s’il y avait un livre de recette qui expliquait comme on réussit une carrière artistique, tout le monde ferait ce métier…

 

 

 

. Vous connaissiez déjà une partie de l’équipe ?

 

A part Ambroise Michel avec qui j’avais tourné dans Plus Belle la vie, je ne connaissais personne. Julie Boulanger avait tourné dans Léa Parker. J’avais tourné un épisode, mais n’avais pas joué avec elle.

Je ne suis pas resté beaucoup dans Plus belle la vie. J’étais l’intrigue principale d’une trentaine d’épisodes, un guest annuel. Je suis resté 4 mois, mais j’avais eu la possibilité de tourner avec lui. Je lui avais des misères, j’étais encore un méchant. Et puis on avait sympathisé. Ambroise est quelqu’un de super et son s'entend très bien. Mais avec tous les autres comédiens aussi... Joséphine Jobert, Virginie Darmalingon, Yaëlle Trules, Camille Lherbier, Nathan Milius, Benjamin Tribes, Jacques Deshaies... ce sont tous d'excellents partenaires.

 

 

 

. Pouvez-vous nous parler du tournage ?

 

On avait 70 épisodes à livrer pour la 1ère saison, 71 pour la 2ème. La 3ème ce sera pareil je pense. On est sur une quotidienne. Généralement on commence à tourner en mars et on finit fin juillet, donc ça dure 5 mois. On arrête un peu en mai pour faire souffler les techniciens. Pour la prochaine saison on va peut-être tourner en double équipe pour soulager un peu le travail et faire plus d’images.

Il y aura sans doute 2-3 comédiens supplémentaires dans la saison 3, et des arrivées. Il y aura des surprises. Et des départs aussi, ça redonne du sang neuf.

 

 

 

. Vous avez tourné au cinéma dans toute sorte de film. Des comédies ou des films beaucoup plus dramatiques comme « La Rafle » qui parle d’un épisode terrible de notre histoire. Quel film vous a le plus marqué ?

 

Mon 1er film m’a marqué, d’autant plus qu’on a tourné en 35 mm et en deux langues. C’était dur, on s’est battu. Avec CUT on va dire que ce sont mes deux plus belles expériences.

Et au milieu j’ai fait plein de choses super sympa. On va dire que j’ai joué dans toutes les séries TV françaises, comme beaucoup de comédiens. Navarro, Julie Lescaut, Avocats & Associés, RIS, Section de recherche,… On vient, on joue 3-4 jours, 1 semaine maximum, « on fait le job » comme on dit, mais c’est frustrant parce que quand on commence à prendre de l’empathie pour le personnage, et ça s’arrête !

J’ai joué dans Jean-Philippe qui a été diffusé sur TMC la semaine dernière pour la 150ème fois… avec Johnny Hallyday et Fabrice Luchini. J’avais le 3ème ou 4ème rôle. J’ai joué dans La Rafle avec Jean Réno, j’ai joué dans Podium avec Benoît Poelvoorde où je faisais un Johnny Hallyday, j’ai joué avec Bohringer dans son film. Voilà pour ce qui est des têtes connues.

J'ai aussi joué Roger, le mari de Jeannette dans Un gars, une fille avec Jean Dujardin et Alexandra Lamy pendant 4 ans ! Un personnage off, dont on ne voyait que le bout des bras...

J’ai également fait une trentaine de pubs. A une époque je les enchaînais. C’était bien parce que ça m’a fait voyager : je suis allé en Afrique du sud, à New York,…

Cet automne j'étais au théâtre, au funambule à Montmartre, dans une pièce qui s’appelait Bistrot du village. J’ai joué une dizaine de jours, mais c’était vraiment bien. Le contact direct avec les planches, le public. Pour ça le théâtre c’est super. On va peut-être la rejouer d’ailleurs.

 

 

 

. Cinéma, télévision mais aussi théâtre...  Quelle est votre préférence ?

J’ai un penchant naturel vers la comédie, mais la comédie pure. D’ailleurs, comme j’écris des courts métrages, c’est plutôt de la comédie que je fais. Et pourtant quand je pars sur des rôles, notamment là dans CUT, ou dans Plus belle la vie, ou dans des séries TV, j’ai souvent des rôles de méchant. Donc je me pose des questions. (rires)

Mais en même temps ce sont des rôles comme ça qu’on propose parce que c’est là qu’il y a un enjeu de comédie. C’est ce que l’on appelle le paradoxe du comédien : on est souvent le contraire de ce qu’on est, et c’est là qu’on se révèle être le meilleur.

 

 

 

. De plus en plus de comédiens passent de l’autre côté des caméras, soit pour écrire, soit pour réaliser. Est-ce quelque chose que vous avez déjà faite ou qui vous intéresse ?

 

J’écris des courts-métrages, souvent avec un ou deux copains parce que l'on est complémentaires.

Il y a un court-métrage que j’ai fait il y a quelques années. Je l’ai co-écrit et je joue dedans, et mon co-auteur l’a réalisé. Quand j’écris j’ai envie de jouer, et celui qui écrit avec moi, lui, a envie de réaliser. On est les mieux placés pour connaître ce qu’on va mettre sur la pellicule. Moi, la réalisation ça ne m’intéresse pas plus que ça, déjà jouer et écrire c’est beaucoup de travail. Et puis chacun son métier. Il y a des gens qui le font très bien... Et j’aime bien être dirigé, qu’on me mette en scène. J’aime bien être à la disposition d’un chef d’orchestre !

 

 

 

. Et pour terminer, quels sont vos projets ?

 

Normalement en février je dois tourner dans un long métrage, une production franco-québécoise. J’ai un projet aussi sur des séries françaises, mais je ne peux pas vous en dire plus parce que ce n’est pas encore signé. Et puis j’ai mes projets personnels que je suis en train de proposer à des diffuseurs, à des boites de productions. Et peut-être continuer à jouer dans cette pièce, « Bistrot du village ». A priori on devrait l’emmener à Avignon, mais si je suis en plein tournage pour CUT je serais obligé de me faire remplacer. Mais bon, c’est la vie.

 

 

 

. Merci Antoine pour cette longue interview, et à bientôt j'espère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur Antoine Stip pour pouvez consulter sa fiche comédien

 

 

 

 

© Interview réalisée en décembre 2014 par Hélène M. pour le site http://milleartistes.free.fr

 

 

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